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28                    SOUVENIRS DE LYON

   Enfin, les services de médecine et de chirurgie, ainsi que
les devoirs du personnel, étaient censés régis à l'Hôtel-
Dieu par un ancien règlement suranné et tombé en désué-
tude, que personne ne connaissait ni n'observait. Sur les
quatre-vingts élèves inscrits, à peine la moitié travaillait
sérieusement, ce qui permettait aux autres de se livrer
avec plus de facilité aux travaux anatomiques et d'assister
plus commodément et par conséquent plus fructueusement
aux opérations et aux cours, et enfin diminuait d'autant le
nombre des concurrents pour les places d'internes. En
somme, pour cette raison et pour d'autres facilités, les
élèves de l'Hôtel-Dieu de Lyon jouissaient de la réputation
méritée d'être de bons anatomistes.
     Le service chirurgical avait un personnel insuffisant et
 peu surveillé : il laissait beaucoup à désirer par suite de
 l'insuffisance des chefs. On aurait dû (comme on l'a fait
 plus tard) confier à des externes, à des élèves pleins de zèle
 les menus pansements : ce qui aurait été avantageux à la
 fois pour leur instruction et pour le bien du service.
     Les pansements avaient lieu le matin de très bonne heure :
 c'était bien en été, mais faits en hiver à la lumière des
  chandelles, il n'en était pas de même. Eu outre, les visites
 des malades blessés faites à neuf heures, ne permettaient
 pas d'administrer à un temps convenable les prescriptions
 médicales, lesquelles étaient inscrites à la hâte par un Frère
 de la pharmacie.
     Alors, — peut-être par rancune des mauvais jours, — les
• cœurs n'étaient pas bons ! Les maîtres étaient indifférents
 et durs. Les professeurs après leurs cours, les médecins
 après leurs visites, ne s'intéressaient pas plus à leurs élèves
 que les acteurs ne s'occupent du public après le spectacle.
 Il n'y avait de leur part nulle remontrance ou direction