page suivante »
452 JEAN BONNASSIEUX longues heures inoccupées de son enfance. Jean s'amu- sait à tailler des figures dans des morceaux de bois. Ces essais rustiques furent montrés à quelques connaisseurs qui devinèrent un artiste dans le naïf imagier, et s'inté- ressèrent au petit sculpteur campagnard. Le curé de Panis- sières et le capitaine Roche, engagèrent les parents de l'enfant à l'envoyer à Lyon. Il entra là , en 1828, dans l'atelier de sculpture sur bois de M. Juvèneton, qui comprit que la place de Bonnassieux était, non pas chez lui, mais à l'École des Beaux-Arts de Lyon. Nous savons d'ailleurs peu de chose de la jeunesse de Bonnassieux, bien qu'il parlât volontiers, et sans le moindre embarras, de ses humbles commencements. M. Paul Dubois, dans le discours qu'il a prononcé, au nom de l'Académie des Beaux-Arts, sur la tombe de Bon- nassieux, a dit que celui-ci, après avoir commencé ses études à Lyon, était venu compléter son éducation artis- tique à Paris. C'est là une erreur; ou du moins ce n'est qu'une demi-vérité. Il est vrai que Bonnassieux, à son arrivée à Paris, vers 1835, entra dan: l'atelier de Dumont pour se mettre en état d'aborder le concours du prix de Rome avec chance de succès, et qu'il parla toujours de lui avec reconnaissance, comme il parlait de tout homme qui lui avait rendu le plus petit service. Mais quand il quitta Lyon, il n'avait plus grand'chose à apprendre de son art. Celui qu'il regardait comme son vrai et seul maître de sculpture, c'était Legendre-Héral, homme au cœur d'or, grand artiste lui-même, et alors professeur à l'École de Lyon (1). Aussi, bien que Bonnassieux apportât la même (1) Nous tenons ce renseignement) qui a son intérêt pour l'histoire de l'École de Lyon, de la source la plus sûre.