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426 D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON Un autre avantage non moins précieux de ce musée, ce serait de recueillir une foule d'objets anciens qui, sans lui, se perdent ou sont dispersés aux quatre coins de la France, au grand détriment de l'histoire locale. Que de pertes regrettables se sont produites depuis 40 ans, époque où on a commencé les grands travaux qui ont transformé la ville, faute d'un local destiné à recevoir toutes les trouvailles faites dans les démolitions de plusieurs vieux quartiers ! Si des mains pieuses et empressées avaient pris le soin et la peine de recueillir tant de choses intéressantes par leur tra- vail et par les souvenirs qu'elles évoquent, nous aurions actuellement un splendide musée archéologique qui ferait l'envie et l'admiration des étrangers, et serait pour les habitants une source féconde d'instruction, et pour les historiens une mine inépuisable de renseignements. Par suite de l'absence de ce musée et d'un homme pour l'orga- niser, tous ces objets ont été gaspillés ou dispersés; un petit nombre seulement est entré dans des collections parti- culières, ce qui ne les empêche pas d'être perdus pour l'histoire locale à laquelle ils ne peuvent servir, dès lors que leur origine n'est plus connue. Trop souvent des pierres enrichies de sculptures ont été enfouies dans des cons- tructions nouvelles; ce qui est arrivé, si je ne me trompe, pour les belles moulures des fenêtres de l'hôtel du Cheval-Blanc, dont les chambranles, supportés par des culs-de-lampe de toute beauté, ont été en partie recueillis par des particuliers. Ces pertes si regrettables ne se sont-elles pas renouvelées dans les démolitions de l'ancien quartier Grôlée ? Sans voit extraire à chaque instant de notre vieux sol lyonnais, si riche en ce genre.