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D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON 427 doute on ne pouvait espérer y faire une bien riche moisson de curiosités ; car, tel que nous l'avons connu, il n'a jamais été le séjour de familles opulentes, et on n'y voyait ni grands hôtels, ni maisons luxueuses ( 3 ) ; mais enfin on a dû y découvrir tout de même quelque chose à glaner, ne serait-ce que des fers ouvragés, assez communs à Lyon, quelques vieilles boiseries ou des pierres sculptées. On y a trouvé, paraît-il, de belles impostes et des bretagnes superbes. Tous ces objets, dont quelques-uns ont été achetés par des amateurs, sont encore perdus pour l'histoire de ce quartier, faute, je le répète, d'un musée où on aurait pu les recueillir, faute aussi d'un homme décidé et entreprenant qui soit toujours à la recherche de toutes les choses intéressantes mises au jour par la pioche du démolisseur. Et il en sera toujours ainsi, même dans les démolitions isolées d'an- ciennes maisons qui se font chaque année en assez grand nombre,tant que ce musée n'existera pas. Que le passé nous serve au moins de leçon pour l'avenir. Cette considération devrait peser d'un grand poids suf tous ceux — et ils sont nombreux — qui s'intéressent aux choses de l'archéologie et à l'histoire de notre ville, pour les engager à presser de tous leurs efforts la fondation et (3) A partir du moins du xv= siècle ; car auparavant il y avait là plusieurs hôtels de riches bourgeois, dont deux ou trois subsistaient encore en partie ; un entre autres du xvi« siècle. On y voyait aussi plusieurs maisons du xvn e , dont quelques-unes avaient un certain caractère, avec des cours remarquables et quelques belles cages d'esca^ lier. Notre sympathique bibliothécaire, qui a recueilli beaucoup de documents sur ce quartier et de norrfbreus dessins et photographies, prépare un travail des plus intéressants qui est attendu avec impatience par les amateurs.