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400 ÉTUDE SUR QUELQUES ANNÉES Il accuse aussi le chevalier de Jars d'avoir pris part à la cabale d'Angleterre, subissant l'ascendant de Mme de Chevreuse, liée aux intérêts de lord Holland contre ceux de Creston, grand trésorier d'Angleterre, qui gouvernait le roi son maître tout en tenant le parti de la France. Il y avait là une double intrigue tendant à renverser Creston en Angleterre et Richelieu en France. Afin d'écraser complètement ses adversaires ou, selon son expression, la rébellion allumée dans le royaume, Richelieu envoya M. de Machault faire exécuter les plus rebelles et raser plusieurs châteaux dans le Gévaudan, les Cévennes et le Languedoc. M. d'Argenson eut la même commission pour les provinces de Touraine, Berry, Limousin, Angoumois, pour la Marche et l'Auvergne. Laffemas fut chargé d'imposer l'autorité du ministre dans la Champagne et le pays Messin. En Bourgogne le Parle- ment de Dijon condamna aux galères à perpétuité le baron de Saint-Roman. Enfin, à Paris, le président de Mesmes fut chassé du Parlement et exilé à Blois pour avoir refusé de vérifier les lettres par lesquelles le roi ordonnait la sup- pression de la charge du président Le Coigneux, un des confidents de Monsieur. J'ai eu la curiosité de rechercher d'où sortait ce Laffemas dont il vient d'être question, et qui fut surnommé le bour- reau du Cardinal : il n'est pas sans intérêt, en étudiant la vie d'un grand homme, de voir de quelle qualité sont les instruments de son pouvoir. Il m'a paru également intéressant de donner quelques détails sur la vie du chevalier de Jars, son courageux adversaire. La lutte établie entre ces deux personnages permet de présenter assez bien, après plus de deux siècles écoulés, un tableau de la vie politique au xvne siècle, de