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6 LE TIERS-ORDRE province de Lyon qui, en 1443, allèrent en Portugal bâtir le premier couvent de cet ordre. Mais les troubles causés par les hérétiques en ces temps malheureux, les guerres, les pillages qui ne discontinuaient pas, ne nous ont laissé aucun souvenir de cette première existence; le Tiers- Ordre de Saint-François semble avoir disparu, et les auteurs qui en parlent ne signalent plus que deux pro- vinces, Aquitaine et Normandie, conservant quelques cou- vents délabrés. Mais en 1570 naissait à Paris un enfant, Vincent Mus- sard, qui devait avoir sur le Tiers-Ordre la plus grande et la plus salutaire influence. Il passa sa jeunesse dans la piété et le recueillement, cherchant sa voie et demandant à Dieu de la connaître. Il reçoit le sous-diaconat des mains de Mgr de Senlis, il veut se faire capucin, mais Dieu en décide autrement. Alors commence une véritable odyssée à la recherche d'une solitude. Il s'établit d'abord avec un com- pagnon, Antoine Poupon, dans la forêt de Senar, entre Corbeil et Melun, puis ne se trouvant pas assez éloigné du monde, il va au Val-Adam, à quatre lieues de Paris. Puis des disciples venant se mettre sous sa direction, ils cherchèrent une autre demeure et allèrent dans l'ermitage de Saint- Sulpice, au diocèse de Senlis. Des contradictions qu'ils eurent à supporter en cet endroit les contraignirent d'aller à Franconville-sous-Bois, dans le diocèse de Beauvais, où ils jetèrent définitivement, en 1594, les fondements de leur premier couvent. Dès l'année précédente ils s'étaient mis sous le gouvernement du provincial des Frères mineurs. Ce ne fut qu'en 1601 qu'ils furent établis à Paris, à l'ex- trémité du faubourg Saint-Antoine, dans un lieu appelé Picpus, et qui a fait donner ce nom à ces religieux. Jeanne de Sault en fut la fondatrice, et Louis XIII s'en déclara le