Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     PETITE CHRONIQUE LYONNAISE.                        457
ouvert son testament à l'audience publique de la sénéchaussée. 11 s'est
trouvé qu'il n'étoit qu'eu léthargie et plein de vie au moment où on lisoit
son testament à l'audience. Les juges ont cherché à réparer les choses le
mieux possible par des procès-verbaux et par une clôture judiciaire de ce
testament. Mais, comme depuis, le malade est mort tout de bon sans avoir
pu approuver ou remédier à ce qui a été fait, on se demande si ce testament
sera valable ?
   29 décembre. Jeudi dernier, sur les neuf heures du matin, une bèchc
traversoitla Saône, chargée de dix passagers ; en même temps un très-gros
bateau descendant la rivière, l'a rencontrée et coulée à fond. On a sauvé
quelques personnes, entre autres M. Bianchet, avocat, fils du trésorier de
France. Depuis cet événement on ne se sert plus de bêches, par ordre du
prévost des marchands ; on doit établir des trailles en attendant un pont
de bateaux.
                                            1780.
    30 aoust. Grande séance à l'Académie pour la réception de l'abbé
Raynal. Uyavoit tant de monde que l'on a été obligé de transporter la
séance dans la grande salle, ce qui a occasionné quelque désordre, parce
qu'on étoit déjà assemblé depuis deux heures dans l'autre. Les princes
allemands étaient à cette séance.
    M. de Jussieu Montluel l'ouvrit en qualité de directeur, M. Prost de
Royer a lu un mémoire qui fmissoit par un éloge pompeux de l'abbé Raynal
présent et acceptant, ce qui a révolté les gens sensés. Le père le Fèvre a fait
l'éloge du père Béraud (1 ). M. de Bory (2) a lu une ode en 37 strophes sur
le silence, mais le»ptibïic, mal à son aise et ennuyé, ne l'a pas observé et est
sorti avec beaucoup de bruit sans entendre la fin de l'ode.
    M. l'abbé Bertholon (3) va placer, dit-on, des paratonnerres à Saint-Just
et à l'hôpital.
    8 décembre. L'abbé Raynal fait toujours ici la plus vive sensation, on se
l'arrache ; on ne comprend pas comment il peut résister à tant d'honneurs;
on a voulu avoir de son écriture et même des morceaux de son habit.
   Préville a joué hier pour la dernière fois.

                                            1781
  19 juin. La comédie va tant bien que mal * on nous a donné le ballet
                                                   ,
héroïque d'Enée et Didon. C'est très-plat, et les fameuses décorations, annon-

 (1) Laurent Béraud, jésuite, savant astronome, mort en 1777 ( Péricaud ) .
 (_2) André de Bory, gouverneur de Pierre-Scize, mort en 1792 à Lyon, né à Paris. (Péricaud )
  (3) Ce doit ôtrr l'abbé Bertholon de la Chapelle, auteur d'un ouvrage sur les ventriloques.