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La seconde porte s'ouvrit de même au nom du roi. Le cavalier
poussa en avant, traversa au galop le quartier du Bourg-
Chanin (1), parcourut les rues du Grand-Hôpital et de la
Croisette(2), puis se dirigea par la Grenette, la rue Maudite(3)
et celle de l'Aumône(4), vers l'Hôtel du Consulat (5).
   François I er régnait alors. Notre ville, dont le commerce
avait eu à souffrir       des guerres de l'Italie et surtout de la
captivité du roi à Madrid, voyait renaître son antique p r o s -
périté et se cicatriser         une à une les        plaies    causées     par
l'émeute connue dans l'histoire sous le nom de Rubayne(6),
grâces au soin qu'avait eu le gouvernement de diminuer les


     (l)Le quartier, où se trouve aujourd'hui la rue Bourg-Chanin, était très-
 peu habité. Il est nommé dans les vieux actes : Burgus Caninus, Bourg de
Chien. On ignore pourquoi. De là vient sans doute que le peuple emploie, à
 Lyon figurément, le terme de chemin : il appelle un temps chanin ce qu'on
 nomme ailleurs un temps de chien. ( Tableau historique de Lyon, par A. G.
 1797).
    (2) Rue de la Croisette, aujourd'hui du Charbou-BIanc. Elle s'appelait éga-
lement rue des Fanges.
    (3) Rue Maudite ou Vandran. Cette rue fut sans doute habitée à son origine
par Jean Vaudrai), un des cinquante principaux citoyens choisis pour com-
poser le premier conseil municipal qu'on vit à Lyon. Elle a porté le nom de
rue Maudite à cause de l'habitation qu'y avait, vers la fin du XIIe siècle,
Pierre de Vaud ou Valdo, chef de la secte des Vaudois, qui fut chassé de la
ville.
    (4) Celte rue ne formait autrefois qu'une seule rue avec la partie de la rue
Dubois qui touche à la rue Trois-Carreaux, et avec la rue de Vandran ac-
tuelle. On présume que son nom lui vient de la distribution, qu'on y faisait
aux pauvres, de l'argent et des denrées légués par les paroissiens de St-
Nizier.
    (5) Cet hôtel est encore connu aujourd'hui sous le nom d'ancien Hôtel-de-
 Ville, Paradin pense qu'il avait été précédemment le palais de nos évêques
lorsque leur siège était à St-Nizier.
    (6) Celte furieuse esmotion de la populace de Lyon fut qualifiée Rubayne
eu Roubayne parce qu'elle se convertit en rober et piller.          (RUBYS).