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UNE 434 VIEILLE MAISON LYONNAISE devait avoir en 1494, alors que le chevalier légendaire y fit ses premières armes. Les façades étaient drapées de vieilles tapisseries qui n'existent plus, quelques autres, toutes neuves alors, main- tenant vétustés et fanées, ornaient toutes les mdsons, et dans notre jeune âge, nous les admirions, supendues dans les rues où passaient les saintes phalanges des confréries à l'ombre de leurs grands étendards. Des étoffes de soie et d'autres plus modestes, des lez de chanvre et des draps de lin, pendaient aussi sur les antiques maisons delà Grenette. Penchées aux étroites fenêtres à meneaux, serrées et raides dans leurs « corps » de velours ou de droguet, dames et damoiselles souriaient au vainqueur pour sa gloire ; au vaincu souriaient encore, pour le consoler de sa noble défaite. Et dans la grille ronde, sombre et mystérieuse cage de fer toute à jour, mais dure au pauvre monde des débi- teurs, où la légende les a enfermés, se tenaient alors, empilées et joyeuses, de belles petites fillettes, jolis oysse- lets brillants de jeunesse éclatante à travers les noirs barreaux. Et voici qu'un jeune chevalier, que nul ne connaissait, la visière baissée, vient toucher l'écu du noble sire Claude de Vaudrey, tenant son « pas ». Et vous savez comment le gentil seigneur Bavard, sur un courtaud des écuries de son oncle, l'abbé d'Aisnay, fit prouesse de gloire en ce jour solennel, où la vieille rue de la Grenette retentit de los et de cris de joie. C'était ainsi que l'on applaudissait en France, en ce bon temps. Ces pompes d'antan sont disparues avec tant de belles et nobles choses... mais il restait encore « en rue Grenette », ainsi disent les canuts, assez de souvenirs pour réjouir les yeux des artistes et les âmes des archéologues. A côté de la façade sur laquelle se profilait la guérite ou