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400 LE CARNET DE ROUTE Dampierre et ses carrières ; — l'entrée en campagne par les vallées du Thouet et de la Dive, où l'oreille ausculte le sol, où les yeux fouillent les accidents de terrain notant jeur nature et leur couleur ; — la manœuvre sur le champ de bataille de Montcontour, Parthenay, Secondigny, le siège de Mareuil, La Roche-sur-Yon, Maillezais, Luçon, Saint- Gilles et la défaire de Soubise, Saint-Jean-d'Angély, Tail- lebourg, Saintes, l'île d'Arvert aux villes ensablées dont on ne voit que la pointe des clochers, le pertuis de Maumus- son, Soubise, Marennes; — le long voyage sur les sables de la côte pour gagner Bordeaux : Saint-Georges-de-Didonne, Meschers, Saint-Seurin-d'Uzet, Blaye, Bordeaux, et au delà : Saint-Macaire, Aiguillon, Agen, Saint-Antonin, Alby, Gail- lac, Castelnaudary, Narbonne, Pézenas, Béziers, Agde,Fron- tignan, Lunel; — enfin, le retour à Lyon au chaud soleil du midi en remontant le Rhône, par Tarascon, Avignon, Orange, Loriol, Montélimart, Valence, Tournon, Tain, Roussillon, Vienne, Saint-Symphorien-d'Ozon. Et ce paquet de notes, qui claquent si sèches qu'on les dirait rythmées sur le tambour battant la charge, nous réserve des surprises de détails : la critique du canal entrepris par le prévoyant Sully ; ici, une bonne auberge, là le vin blanc, si frais après la longue route poudreuse, bon aussi dans l'église abandonnée depuis des années et des années, où on célèbre la messe avec, pour enfants de chœur, les soudards barbus aux mains noires de poudre ; un village dont tous les habitants fa- briquent flûtes et flageollets ; les difficultés de la mer ; les cou- tumes d'Oléron ; des dénombrements de Huguenots ; des marches, des contre-marches, l'attente anxieuse de l'en- nemi ; les pains tout chauds, encore au four, enlevés et mangés par les troupes de Soubise ; les pays de marais décrits ; les villes qu'on découvre du haut d'un clocher ;