Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
344                        NATALIS RONDOT

industrie, l'enseignement élevé et varié de l'Art et de la Science, l'étude
des beautés éternelles de la création, le constant effort vers un goût plus
pur et un plus noble idéal, voilà les meilleures armes pour fortifier et
défendre une position que trois siècles de suprématie ont rendue glo-
rieuse.

   La lecture de ce rapport fut entendue par la Chambre
avec le plus vif intérêt et la création d'un musée d'art et
d'industrie fut votée ( i ) . Elle décida aussi que le rapport
serait imprimé à ses frais et l'impression confiée à Louis
Perrin. Ce travail dans lequel N. Rondot avait mis un peu de
son âme et tant de science et de lumineux aperçus, montre
tout son attachement pour sa nouvelle patrie. Il fut, pour
Louis Perrin, l'objet d'une de ses plus belles publications
et forme une superbe plaquette in-4, enrichie de bandeaux,


   (1) Le plan primitif, tracé par Rondot, ne put être conservé. On lit
dans le Compte rendu des travaux de la Chambre de commerce, année 1890:
 « Lorsqu'en 1864, la Chambre de commerce fondait le Musée d'art et
d'industrie, sa pensée était de créer un musée de modèles appliqués à
toutes les industries lyonnaises avant un caractère artistique. Tel fut le
programme suivi pendant un certain nombre d'années. La Chambre ne
tarda pas à reconnaître que les ressources et surtout les locaux dont elle
disposait ne répondaient pas à un programme séduisant mais trop vaste
   « La Chambre fut donc amenée à penser qu'il convenait de réserver
exclusivement le Musée d'art et d'industrie à la grande industrie des
soieries, de le spécialiser, afin d'en faire un établissement hors de pair
pour le plus grand profit de l'enseignement technique et artistique de
nos fabricants et de nos ouvriers. »
   Les locaux du Musée furent agrandis et transformés. Par suite d'une
entente avec les musées de la ville, ceux-ci cédèrent à la Chambre de
commerce ce qu'ils possédaient en vieilles étoffes contre des objets d'art,
principalement des céramiques. Le Musée prit le nom de Musée histo-
rique des tissus ; les nouvelles salles furent solennellement inaugurées
le 28 mai 1891, par M. de Lanessan, gouverneur général de l'Indo-
Chine.