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SA VIE ET SES TRAVAUX 323 qui, se développant plus tard, devaient en faire l'incompa- rable travailleur, le consciencieux érudit, le critique d'art et l'artiste que nous avons connu. Les notes de ses professeurs, conservées dans ses papiers de jeunesse, sont des plus élo- gieuses et mentionnent constamment son assiduité au tra- vail. Ses compositions se faisaient remarquer, chose assez rare chez les jeunes gens, par la netteté, la simplicité et la correction du style. La botanique eut pour lui un grand attrait. Sans études spéciales, par une patiente observation et la lecture de quelques livres, il était arrivé à classer, à cataloguer 600 plantes de la région environnant Saint-Quentin. Il fit ses classes de troisième, de seconde et de rhétorique au collège royal de Louis-le-Grand; il entra en octobre 1838 dans le pensionnat de M. E. Martelet, où il termina ses études portant principalement sur les sciences et les mathé- matiques. Pendant les vacances de l'année 1839, ^ fi* u n v o y a g e de Saint-Quentin à Troyes, passant par Laon, Reims, Cha- lons-sur-Marne, Arcis-sur-Aube ; il en écrivit la relation. Elle forme un cahier de 17 pages in-4 0 , d'une écriture fine et élégante. Le titre, EXCURSION EN CHAMPAGNE, est suivi de cette épigraphe : Forsan et hœc olim meminisse juvabit. — Virg. Le texte est agrémenté de charmants dessins à la mine de plomb, exécutés avec une habileté et une sûreté de main étonnantes, et animés d'un vif sentiment artistique. Ce sont des paysages le long de la route, des cathédrales, des maisons anciennes, de curieux motifs d'architecture. Dans le récit, on trouve les qualités de simplicité et de sobriété que ses professeurs avaient louées. Le jeune Rondot montre déjà un goût marqué pour l'archéologie; les monu- ments du Moyen Age ont-toutes ses préférences. La cathé-