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314            CHRONIQUE DE SEPTEMBRE       I9OI

 bien vieilli avec elle ! Les Andrieux, les Brialou, les Chépié,
 les Baudy, sans compter les morts et les disparus.
    Une autre tradition qui, elle, ne se perd pas, c'est la fête
 du 8 septembre, rappelant le vœu des échevins de 1643,
 qui conjura les ravages de la peste à Lyon. La fête a eu,
 cette année, son éclat accoutumé, sauf quelques incidents
 provoqués par d'odieux gamins qui ont cru intelligent de
 hurler Ylnlei'nationale sur les quais de la Saône, pendant la
 bénédiction de la ville.
    Les incidents se succèdent rapides : voici venir en France
 le Tsar et la Tsarine ; voici que l'ancien gouverneur mili-
 taire de Lyon, le général Davoust, quitte la chancellerie de
 la Légion d'honneur.
    Mais laissons dans l'ombre cette maudite politique et
 revenons à Lyon !
    Notre Conseil municipal se rappelle à notre souvenir en
 baptisant une de ses avenues nouvelles, sur la rive gauche,
 dans le quartier des écoles, du nom du célèbre professeur
 Ollier. En même temps il débaptise la place Saint-Pothin
 pour lui donner le nom d'un écrivain bien oublié des masses,
•Edgard Quinet. Pour tout vieux lyonnais, pour tout
 « gone » du Plateau ce nom paraîtra singulièrement choisi
 et particulièrement rabelaisien, quand on songe qu'il s'éta-
 lera sur la façade du nouveau lycée de jeunes filles.
   Mais les gones du Plateau ont à penser à autre chose. Le
29 septembre on leur offre l'inauguration du monument de
Jacquard, transplanté de la place Sathonay sur la place de
la Croix-Rousse, au milieu des « canuts ». Ce pauvre
Jacquard, bohème posthume, errant sans feu ni lieu, sans
domicile, persécuté de son vivant, persécuté après sa mort,
a enfin trouvé un lieu de repos, au centre de cette popula-
tion dont il fut le bienfaiteur et qui renaît aujourd'hui de