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276           LES JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON

lèrent leur personnalité derrière un faux nom; d'autres enfin
réussirent à s'échapper, sans laisser trace de leur passage.
   Voici, cependant, ceux que nous avons pu découvrir après
le dépouillement scrupuleux des listes publiées.
   Le signataire des deux lettres est Jean-Pierre-Guillaume
de Savaron, baron de Chamousset. Né en 1724 (1), il était
entré à l'Académie le i"juin 1735, avec Jacques dePétichct.
« C'est un intraitable, écrivait le P. de Romans; mais on
« ne peut qu'oublier des fautes rachetées par de telles qua-
« lités du cœur. » Lorsque, au mois d'octobre 1740,
Louis XV, chassant à Villers-Cotterets, descendit jusqu'à
Juilly, Jean de Savaron lui fut donné « comme page d'hon-
neur ». La distinction de l'enfant, son air décidé, son intel-
ligence frappèrent le monarque, qui, aussitôt de retour à
Paris, envoya un superbe baudrier avec pierreries « en sou-
« venir de la garde si bien montée ».
  Sorti le 22 août 1741, après sa philosophie, Jean de Sava-
ron suivit, sans doute, comme la plupart des siens, la
carrière militaire (2). En 1762, il nous amena son fils; le
P. Dotteville, qui l'avait « fort bien connu autrefois, lui
« rappela toutes ses endiableries. — J e n'ai pas changé, mon
« Père, répondit M. de Chamousset ».
  Il n'avait pas changé davantage trente ans plus tard. Son
âge, la haute considération dont il jouissait à Lyon, la fer-


   (1) Jean-Pierre-Guillaume de Savaron, fils de Guillaume, capitaine
de cavalerie au régiment de la Ferronnays et de Marie-Sybille Sabot de
Luzan, baptisé à Lyon le 28 novembre 1724, épousa le ?i juillet 1750
Clémence-Philippine Chappuis de la Fay, et devint par son mariage sei-
gneur de la Fay, l'Aubespin, Saint-Pierre de Pizay, Vaudragon, pro-
priétés que ses descendants possèdent encore aujourd'hui.
   (2) Nous devons avouer, cependant, qu'il nous a été impossible de
trouver trace de ses états de service au ministère de la guerre.