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248 CONSIDÉRATIONS SUR OJJELQUES ÉCOLES raison même d'écrire. Ceux-là ne regardent pas le Parnasse de travers. Pourtant l'intransigeance de ses représentants les effraye. Ils se demandent si l'on ne pourrait pas apporter aux antiques règles certains tempéraments capa- bles, tout en respectant la charpente du vers, d'améliorer, de renouveler, d'enrichir l'inspiration poétique par des rimes nouvelles, par le déplacement, quand besoin est, d'une césure gênante, enfin par l'admission de certains hiatus si heureusement employés jadis au temps de Ronsard. * C'est ici qu'intervient M. Adolphe Boschot. Ses demandes de réforme portent sur les trois points que je viens d'énon- cer. Boschot est un poète indépendant, mais il s'est imposé des règles très solides. Qu'on lise, pour s'en convaincre ses Poëmcs dialogues et ses Rêves Blancs (1). Il n'accepte pas le vers libre; son génie ne s'en accommode en aucune façon. Mais il s'est demandé si l'on ne pourrait pas donner un peu d'élasticité à des préceptes dont l'étroitesse ne peut que nuire à l'expres- sion poétique. Partant de ce principe que le rythme con- stitue le vers et qu'il n'est pas de rythme sans régularité syllabique, il donne ses idées sur la prosodie. Selon lui elle doit être phonique et non pas graphique, c'est-à -dire qu'elle doit affecter l'oreille de préférence aux yeux. Si l'oreille n'est pas choquée par renonciation musicale des syllabes, rien n'empêche de les disposer, de les couper dans le vers alexandrin de 12 pieds, non pas toujours en une séparation médiane du vers, 6 ~\-6, mais en une double (1) Perrin.