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232            CHRONIQUE D'AOUT       I^OI

était né à Lyon le 11 avril 1842; il était le beau-frère de
M. Dauphin, l'ancien baryton, professeur au Conservatoire
de Lyon, qui fut co-directeur du Grand-Théâtre il y a
quelques années, avec M. Marius Poncet.
   Edmond Audran fit ses études musicales à l'Ecole Nieder-
meyer où il obtint, en 1859, le prix de composition. A cette
époque, son père, déjà âgé, ayant renoncé à la carrière
théâtrale, s'étant retiré à Marseille ; il le suivit.
   Ce fut au pays de la Canebière qu'il fit ses premières
armes de compositeur. Attaché à l'église Saint-Joseph en
qualité de maître de chapelle, il dînait de l'autel et soupait
du théâtre. A Marseille, il fit représenter : l'Ours el le
Pacha, la Chercheuse d'esprit, la Nivernaise, le Grand Mogol,
qui devait lui frayer la route de la capitale.
   Il y vint en effet, fut aussitôt adopté par Cantin, qui lui
confia le livret des Noces d'Olivette, puis celui de la Mascotte.
Le succès de ce dernier ouvrage est dans toutes les mémoires.
Audran était lancé, populaire.
   Il était le compositeur à la mode. Les directeurs se l'ar-
rachaient. Il écrivait pour tous les théâtres de genre :
Gillette de Narbonne, la Dormeuse éveillée, les Pommes d'or,
Pervenche, Serment d'amour, la Cigale et la Fourmi, la Fian-
cée des Verts-Poteaux, le Puits qui parle, Miette, la Fille à
Cacolet, Miss Helyelt, un de ses plus grands succès du
théâtre contemporain, l'Oncle Célestin, Article de Paris,
Sainte-Freya, Madame Sujette, Mon Prince, l'Enlèvement de
la Toledad, la Duchesse de Ferrare, Photis, Monsieur Lohen-
grin et d'autres que nous oublions.
   Il rêvait d'aborder l'opéra-comique, avec un grand
ouvrage. Il ne lui aura pas été permis de réaliser ce rêve.
Mais sa carrière aura été bien remplie. Ce labeur continu
avait épuisé prématurément le pauvre artiste qui, dans le
genre de l'opérette, restera un maître.