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          DU MASSIF MONTAGNEUX DE PIED-FROID                    227

   La Roche-Mabert est le type le plus complet parmi les
ouvrages du mégalithisme que nous avons vus; ici, tout est
réuni : beauté du coup d'œil, douceur relative de la tempé-
rature, en raison de la pente rapide du mont Pied-Froid,
qui domine le cirque à l'ouest et au nord. L'eau, si néces-
saire à la vie, se trouve abondante sous la main ; nulle part, un
lieu plus convenable ne pouvait se présenter pour le séjour
d'une famille de philolithes. La roche formait l'autel,
quelques branches d'arbres appuyées sur sa paroi sud,
recouvertes de paille, de genêts et de peaux d'animaux,
pouvaient procurer un habitât enviable. C'était sans doute
l'habitation d'hiver pour les vieillards, les jeunes enfants
ou les malades. Le chemin antique venant de Font-Robert,
et aboutissant à Yzeron en ceinturant au sud le mont
Pied-Froid, passait au-dessus, et, non loin, un autre
chemin se détachant de celui de Font-Robert, paraît avoir
passé au, bas de la roche et avoir été absorbé par la route.
La chasse, le pâturage, dans les bois, la viabilité, tout était
là, réuni à portée des habitants.
   A l'aval et au sud de la route, enlace de la Roche-Mabert,
se trouve une corne fixe, portant au nord une cupule ovale.
   En descendant vers Thurins, à 250 mètres avant d'arriver
au kilomètre 3, dans la lande, on voit une corne peu sail-
lante; à l'est, sur cette corne, un siège plat, puis, une
cupule à l'est devant le siège, sur un rebord de la corne.
Avant de descendre à cette corne, la vue d'un talus tracé sur
la pente nous avait fait dire : « Ici, il y a quelque chose
à voir ». Comme toujours, le coup d'œil est charmant et
étendu.
                                             F. GABUT.
                                         Officier d'Académie.