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I 64                      PIERRE D'ÉPINAC

n'était pas la vraie Ligue française, la grande conjuration
nationale pour forclore de la couronne un prétendant
huguenot. Au reste, passons sur ce point, qui serait matière
à longue discussion.
   Mais à ce propos, on pourra faire une petite querelle à
M. l'abbé Richard sur le premier titre de son livre : La
Papauté et la Ligue française. Il n'est ni exact, ni clair. Outre
que la Ligue ne remplit pas, Dieu merci, toute la vie de
Pierre d'Epinac, et que les idées directrices de la Papauté
n'ont pas seules inspiré la politique des ligueurs (1), il est
nécessaire d'avoir lu d'abord le livre pour comprendre ce
qu'on entend par la Ligue française.
   L'écriture n'est pas toujours très littéraire (2), et il me
semble que l'auteur, à mesure qu'il avance dans le récit de
tant d'intrigues fastidieuses, fatigué lui-même de toutes ces
négociations et parlottes qui n'aboutissent presque jamais,
laisse tomber un peu plus lourdement sa plume.
   Puisque ce livre est un ouvrage de haute érudition, il faut
bien le juger avec les règles de la critique la plus étroite et
la plus méticuleuse. Je regrette donc de n'y pas trouver des
sommaires détaillés en tète des chapitres, un index com-
plet (3), la bibliographie méthodique et raisonnée des


  (1) Elles se sont d'ailleurs modifiées. L'attitude de Grégoire XIV et
de Clément VIII envers la Ligue n'est plus la même que celle de Sixte-
Quint.
  (2) Voici quelques exemples : « Ces travaux lui donnèrent beaucoup
de tracas. — Epiaac... écouta bienveillamment une députation qui lui
demandait des secours. — Les modifications qui s'étaient produites
avaient accentué cette tendance à l'apaisement (l'auteur abuse de ce mot
accentuer). — Le château devint le rendez vous des notabilités ligueuses
de la province. Etc. »
  (3) Il y a un index, mais qui est loin de contenir tous les noms cités
dans l'ouvrage.