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I5é            CHRONIQUE DE JUILLET      T9OI

un grand retentissement. L'impératrice, qui avait témoigné
le plus vif intérêt pour le malheureux puisatier, accueillit
avec joie la nouvelle de sa délivrance et lui accorda une
pension de six cents francs.
   La triste aventure de Giraud donna naissance à une com-
plainte, aussi pauvre de style que riche de bonnes inten-
tions, qui se chantait sur l'air des Feuilles mortes et se
terminait ainsi :
       Oui, Dieu l'a protégé... l'abîme rend sa proie;
       Cet instant qu'appelaient les vœux de tous les cœurs,
       En dissipant la crainte, a fait naître la joie...
       Le captif voit enfin un terme à ses douleurs.
       Amis, parents et frère, et vous, mère chérie!
       Que par vous au bonheur ce jour soit consacré...
       Tandis qu'avec transport tout un peuple s'écrie :
       « Le ciel en soit béni ! Giraud est délivré! »
   On ne s'en tint pas à la complainte, on voulut mettre
l'histoire de Giraud sur la scène. Déjà, une affiche annon-
çait un à-propos en cinq tableaux intitulé le I}uisatier
d'Ecully, qui devait être représenté au théâtre des Célestins,
lorsqu'une bande collée sur l'affiche annonça la mort de
Giraud et la suppression du spectacle.
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   La mort a causé de nombreux vides parmi nous, pendant
le mois de juillet. Citons M. Simon Boubée qui, pendant
de longues années, tint une place marquée dans la presse
parisienne. M. Simon Boubée était le frère de M. Boubée,
ancien procureur général à Lyon, et qui appartenait, tout
récemment encore, à la presse quotidienne lyonnaise.
   Puis c'est M. C. de Belair qui fut, aux côtés de Gabriel
de Saint-Victor, un des plus dévoués promoteurs de l'œuvre