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124                 L'ACADÉMIE DE LYON

du jacobin Châlier; et encore fût-elle remplacée par une
séance supplémentaire le samedi suivant, 20 juillet. Mais le
mardi 24, les sections populaires ayant été convoquées en
assemblée, aucun académicien ne put se présenter à la
séance; elle fut entièrement supprimée.
   Depuis le 6 juillet, déjà, les représentants du peuple,
envoyés par la Convention pour imposer la concorde aux
Lyonnais, avaient ostensiblement pris des mesures militaires
contre la ville, et la ville irritée par ces dispositions mena-
çantes s'organisait pour la résistance. L'Académie eût été
excusable de se disperser en présence des événements ; elle
ne le fit néanmoins qu'à la dernière extrémité ; elle avait
son ordre du jour marqué pour la séance du 13 août 1793,
et, à cette date, Lyon était complètement investi par les
troupes conventionnelles; une première escarmouche avait
même eu lieu à Cuire ; le décret de la Convention, qui
ordonnait le siège de Lyon, était daté du 5 août, et un
autre, du 8 août, dissolvait toutes les Sociétés savantes de
la République.
   L'Académie avait cessé d'exister. Mais que devinrent
dans ces tristes conjonctures les académiciens? Sans doute,
la plupart n'avaient pas attendu les premiers actes d'hosti-
lité pour quitter la ville et chercher un refuge qu'ils
croyaient plus sûr que leur propre domicile. Quelques-uns
cependant voulurent demeurer à Lyon pendant le siège et
résister dans la mesure du possible à la tyrannie jacobine,
même au prix de leur vie, comme nous allons la voir en
étudiant de plus près leurs destinées si diverses.
   A la fin du premier semestre de 1793, l'Académie ne
comptait que trente-neuf membres ordinaires, au lieu de
quarante, car le chevalier de Bory, ancien gouverneur du
château de Pierre-Scize, était mort le 15 mars 1792, âgé de