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Il8 L'ACADÉMIE DE LYON joyeuseté mal séante; on y fut même habituellement grave et sérieux. Dans la séance du 16 avril, Tabard signala trois découvertes de monuments anciens. Le premier était une pierre trouvée dans la démolition de la Chapelle Saint-Côme, qui, rapprochée de quatre autres déjà connues, complétait le titre de l'inscription du monument élevé par les trois provinces de la Gaule à la mémoire de C. Catullus Deci- minus. Ce titre n'avait pu être déchiffré jusque-là par aucun antiquaire. Le second monument, cité par Tabard, était un taurobole, gisant près de l'ancien monastère des Minimes et orné sur ses deux faces de bas-reliefs pareils à ceux des deux tauroboles qu'on avait déjà trouvés à Lyon. Enfin, le troisième était une inscription gothique, en vieux patois lyonnais, trouvée sur une pierre à Saint-Saturnin et annon- çant une fondation pour l'acquittement d'un vœu fait par une famille pendant la peste de 1348. Huit jours après, le même Tabard apporta à l'Académie un fragment de vase égiptien, en granit noir, trouvé près de l'Antiquaille et couvert d'hyéroglyphes gravés en creux sur la surface.Tabard lut aussi, dans la séance du 28 mai, les notes qu'il avait recueillies sur les inscriptions de la pyramide triangulaire qui venait d'être abattue, place des Jacobins, aujourd'hui des Cordeliers. D'après ces inscriptions, le monument, qui n'était ni d'une forme bien pure, ni d'une constitution capable de résister au temps, fut élevé en 1609, sous Henri IV, à l'occasion d'un vœu solennel dont l'objet n'était pas expliqué. Il fut réparé en 1739, sous Louis XV, et, à cette époque, on y ajouta une inscription pour mentionner la paix conclue entre la France, l'Espagne et l'Allemagne, la pacification de la Corse et le mariage de don Philippe. La singularité la plus remarquable de cette pyramide était l'inscription du mot Dieu en 24 langues et une autre repro-