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114 L'ACADÉMIE DE LYON
semestre de 1793. La mort du chevalier de Bory avait laissé
vacante la place de bibliothécaire. Cette place fut attribuée
à Delandine, qui était jusque là bibliothécaire-adjoint, et
on lui donna comme adjoint Tabard, qui avait pris une
grande part au déménagement de l'Hôtel de Ville.
Latourrette, alléguant des raisons de santé, d'âge et un
peu de découragement, essaya de se démettre de ses fonc-
tions de secrétaire perpétuel ; mais la Compagnie n'entra
qu'à moitié dans ses vues. Elle le déchargea simplement de
toutes les responsabilités de sa charge, en les reportant sur
le Directeur, et de tout le travail matériel qu'il lui serait
impossible de faire, en l'autorisant à prendre pour aide un
de ses confrères. Ajoutons qu'il n'en abusa pas.
La Compagnie se trouva ainsi complètement réorganisée
le I er janvier 1793. Mais elle ne tarda pas à s'apercevoir
que la vie intellectuelle avait disparu dans son sein. Le
mardi 8 janvier, trois membres seulement vinrent à la
séance de rentrée ; c'étaient Boulard, le Directeur, l'abbé
Tabard, le Bibliothécaire adjoint, qui avait la garde des
archives, et l'abbé Roux, qui remplaçait le secrétaire perpé-
tuel empêché. A la séance du 15 et du 22, il y eut cinq
membres présents, mais il n'y en eut plus qu; quatre à celle
du 29. Des réunions aussi restreintes ne pouvaient pas don-
ner lieu à des communications, scientifiques ou littéraires,
vraiment académiques : on s'y bornait à liquider des
comptes, à causer des événements qui se passaient au dehors,
à se lamenter de la situation faite à la Compagnie par la
force des choses.
Comment ramener aux séances les abstentionnistes ?
comment remettre en activité les travaux académiques?
Telle était la question qui maintenant préoccupait les
membres du Bureau et principalement son directeur