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          PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE                41

 « C'est ainsi que, soutenant l'empire des charmes par celui
 « des talents, il est beau d'être la gloire de son sexe et de
 « son pays. »
    Ces deux discours, malgré leur brièveté, donnent bien
l'idée du genre prétentieux et ampoulé qui était tant à la
mode dans la seconde moitié du xvin e siècle. Au surplus,
la séance est à peine commencée et les compliments ne sont
pas finis. Vasselier et le comte de Laurencin ont ensuite
récité deux pièces de vers en l'honneur de l'intéressante
récipiendaire. Claret de la Tourrette et de Savy ont lu cha-
cun un quatrain dont l'objet est le même. Savy a présenté
aussi deux strophes d'un amateur nommé Borelli, et Delan-
dine a terminé ces chants académiques par deux couplets.
Ces divers ouvrages, dit le procès-verbal, ne sont pas
susceptibles d'extraits; les fleurs se fanent lorsqu'on en
sépare les feuilles. Ils enrichiront nos portefeuilles et prou-
veront que parmi nous l'union la plus intime régna tou-
jours entre les lettres et les arts, et que le triomphe des
arts y fut une fête pour la littérature.
   Alors Gilibert pensa que les sciences devaient aussi par-
ticiper à la fête et composer une triple couronne, digne de
la beauté réunie au talent de la jeune artiste. Faisant appel
à ses souvenirs historiques, il rappela les femmes dignes de
mémoire qui, par la peinture, le dessin et la gravure, ont
concouru aux progrès des sciences naturelles. Il a placé en
tête la famense Sibylle Mérian, qui, du produit de ses beaux
dessins, faisait vivre son père devenu aveugle au service de
la Hollande ; puis, la fille du docteur Blavel, qui se rendit
pareillement utile à sa famille par les planches de l'Herbori-
Botanich ; Mlle Lecat, qui gravait les préparations anato-
miques du célèbre académicien et chirurgien son père ;
Mlle Aubriot, qui sous le règne de Louis XIV enrichit le