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          PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE                31

   Huit jours après, Roland était nommé ministre de l'in-
térieur. Cette nomination ne le détourna pas de ses pro-
jets de travail, comme nous le verrons bientôt, ni de son
attachement à l'Académie de Lyon. Le secrétaire perpétuel
de la Tourrette avait en effet été chargé de le féliciter à
l'occasion de sa promotion au ministère. Roland lui repon-
dit le 17 avril en affirmant le plus sincère dévouement non
seulement pour l'Académie de Lyon, mais encore pour
toutes les sociétés littéraires, qu'il regarde comme des éta-
blissements dont le zèle et les lumières sont d'une véritable
utilité à la chose publique. Ces sentiments étaient confir-
més par une apostille de la main même du ministre et par
une lettre particulière adressée au secrétaire, où ils sont
développés plus amplement encore.
   A ce moment, l'Académie pouvait marcher allègrement
en s'appuyant d'une part, sur ses hautes relations et, d'autre
part, sur le décret rendu le 25 septembre 1791 en sa faveur
par l'Assemblée nationale. Ses séances avaient repris une
bonne physionomie sous la présidence de Delandine. Cha-
que fois douze à quinze membres y assistent, bien qu'il y
en ait au moins une demi-douzaine que la politique tient
forcément éloignés. Ses prix ne sont pas distribués, mais
les concours ont été examinés, les sujets sont maintenus
et prorogés, trois à l'année 1793, un à l'année 1794, et un
autre à Tannée 1795. Ses travaux alternent toujours régu-
lièrement entre les sciences et les lettres, et les jugements
que lui demande l'administration, sur les inventions méca-
niques et autres, ne chôment pas entre les mains des rap-
porteurs.
  C'est du sein même de l'Académie que surgirent les pre-
miers événements qui devaient troubler cette demi-félicité.
De Bory, qui était malade depuis la rentrée du i e r de l'an,