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                                   BIBLIOGRAPHIE                                    351
allemandes de l'œuvre de Sébastien Brandt publiées à la même
époque (6).
   Entre autres reproductions, M. Baudrier nous donne celle du titre
d'un exemplaire unique que possède M. de Terrebasse : Le treizième
livre d'Amadis de Gaule. A Monlluel par Bartholomy Pro (sic), 1576.
Est-il le produit d'une presse de château comme il en existait alors ou
bien a-t-il été tout simplement imprimé à Lyon par Barthélémy Prost
qui exerçait alors dans cette ville , l'absence des derniers feuillets, qui
devaient renfermer d'utiles renseignements ne permet pas de trancher
la question.
   De même que d'autres couvents à cette époque, l'abbaye d'Ainay
eut aussi une imprimerie. Son installation dans l'intérieur du cloître
fut l'œuvre personnelle d'un des religieux Balthazard de Thuerd. Elle
figure sur le registre des taxes, et le moine qui la dirigeait n'a d'autre
qualification que celle d'imprimeur. Et l'on nous parlera toujours des
privilèges exorbitants du clergé!
  Deux seuls ouvrages provenant de cette imprimerie, qui ne dura guère
qu'une dizaine d'années, nous sont connus aujourd'hui. Le premier,
simple bréviaire que Mercier de Saint-Léger avait eu sous les yeux et
décrit dans ses notes, a disparu depuis lors. M. Delisle en a retrouvé
par hasard un feuillet dont M. Baudrier a eu l'excellente idée de donner
le fac-similé.
   Le second ouvrage est un superbe missel que possède la biblio-
thèque de la Ville. Entre autres particularités intéressantes il contient
le catalogue des reliques que possédait en 1531 cette abbaye célèbre.
M. Baudrier en a fait reproduire également le titre et la suscription.
Ce titre, d'un caractère très religieux, est un des plus beaux que je
connaisse. L'encadrement se compose d'une série de petites figures dans
le genre des miniatures des anciens manuscrits, mais d'une correction
qu'on ne rencontre jamais dans ces dernières. Le texte est imprimé en
caractères gothiques allongés.
   Nous terminons ici ces remarques avec la conviction qu'elles excite-
ront la curiosité des érudits, comme de tous ceux qui s'intéressent à
l'histoire de notre ville.


  (6) Dans un exemplaire de l'édition de 1497 imprimée à Bâle que je possède, la taille
des bois me paraît être plus vigoureuse en même temps que le dessin pins correct. Il
en est de même dans l'édition lyonnaise imprimée par Guillaume Balsarin, en 1499.