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SOCIÉTÉS SAVANTES 265 à -dire dans l'ancienne Cisalpine. II signale aussi l'influence de l'Orient sur les tribus celtiques du Danube, les progrès de la civilisation de ces peuples, à mesure qu'ils se rapprochent du Rhin. Dans la Norique notamment, on a retrouvé des armes très remarquables. En Italie, des fouilles habilement faites, ont permis de constater, d'une manière certaine, la superposition des races dans ces contrées. L'orateur signale aussi les fouilles faites dans les vallées de la Save et de la Drave et surtout les découvertes faites près de Halstatt. Toutes les recherches de l'archéologie ont démontré ainsi que du XIIe au IVe siècle avant notre ère, la Celtique de l'Europe centrale embrassait une immense étendue de territoire. Toutefois, si grande que fût cette étendue, l'exemple de la Gaule suffit pour démontrer que cet empire ne fut jamais qu'une réunion de tribus assez peu homogènes et ne constituant point un corps de nations,comparables à celles qui se sont formées pendant les temps modernes. Séance du 30 juillet 1S95. — Présidence de M. Valson. — M. le Président rappelle à la Compagnie que, depuis sa dernière réunion, elle a eu le regret de perdre l'un de ses membres titulaire de la section des beaux-arts, M. Echernier, décédé le 25 juillet, et dont les funé- railles ont eu lieu, le dimanche, 28. Il donne ensuite lecture du discours qu'il a prononcé à ses obsèques. M. Echernier n'appartenait à l'Aca- démie que depuis 1893. Mais ce temps avait suffi pour qu'il ait été apprécié, à sa juste valeur, au sein de la Compagnie. Né à Alby, le 16 février 1818, il fut envoyé, tout jeune encore à Lyon, pour embrasser la carrière commerciale. Mais les beaux-arts avaient ses pré- férences, et il se livra bientôt à l'étude de l'architecture, qu'il pratiqua avec un succès constant. Car chaque année, il se révélait par quelque oeuvre nouvelle, témoignant de l'originalité de son talent. Aussi fut-il appelé, de bonne heure, à présider la Société d'architecture, dont il devint plus tard président honoraire. Le vieux Lyon, d'il y a cinquante ans, avait surtout pour lui un charme, qu'ont goûté d'autres artistes, et il s'inspira, comme eux, des oeuvres d'architecture, disparues aujour- d'hui. Mais M. Echernier n'était pas seulement un artiste éminent, c'était aussi un homme de bien, qui savait pratiquer la charité digne- ment et discrètement et sa fin chrétienne a témoigné des sentiments religieux qui l'animaient.