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                        CLAIR TISSEUR                     257

ans, tout entier à ce culte des lettres, qui avait fait le
charme de sa vie. C'est là qu'il a écrit tous ces ouvrages
qui ont rendu son nom populaire dans notre ville; c'est de
là qu'il s'échappait de temps à autre, pour revenir dans ce
Lyon, qui lui tenait au cœur, où il aimait à retrouver ses
amis de jeunesse, et à retremper son âme dans des souve-
nirs qui lui étaient chers.
    C'est ainsi que, même en vivant loin de Lyon il n'était
point devenu un oublié. Lui, non plus, n'oubliait personne
et rien de ce qui concernait la vie littéraire dans notre
ville ne lui était indifférent, qu'il s'agît de publications
nouvelles ou de découvertes archéologiques. On le voyait
communiquer sur les sujets les plus divers, à tous nos
Recueils périodiques, des travaux toujours vivement goûtés
et quand, après une suspension de cinq années, la Revue du
Lyonnais reprit sa publication, en 1886, personne ne prit une
part plus active à cette œuvre de décentralisation littéraire.
   L'Académie des sciences, belles-lettres et arts se faisait,
comme la Société littéraire, un honneur de le compter au
nombre de ses membres. Et lui, s'il ne pouvait que trop
rarement assister aux séances de ces compagnies savantes,
où il ne comptait que des amis, il portait, de loin comme
de près, l'intérêt le plus vif à leurs travaux et même à
l'élection de leurs membres, à laquelle il se faisait toujours
un devoir de prendre part.
   Revenu à Nyons, on le voyait entretenir la correspon-
dance la plus active avec tous ceux qui, à Lyon, s'occupent
de lettres et de beaux-arts. Cette correspondance, où l'écri-
vain se livrait tout entier, avec une expansion souvent
charmante, formerait plusieurs volumes, où l'on retrouve-
rait de curieux aperçus sur le monde lyonnais, sur les per-
sonnages en vue et les événements du jour.