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BLANCHE DE CASTILLE 247 Sept ans plus tard, le 14 juillet 1223, Philippe-Auguste mourut. Le 6 août suivant Louis VIII et Blanche de Castille étaient couronnés, à leur tour, à Reims. Le nouveau roi qui ne régna pas longtemps, déploya, pendant sa vie beaucoup d'activité. Au cours d'une expédi- tion contre les Albigeois, il fut enlevé par un accès de dysenterie, le 29 octobre 1226. C'est à ce moment que Blanche entre en scène. Investie de par la volonté de son époux, de la régence jusqu'à la majorité de Louis IX, elle accepte avec courage une situa- tion dont toute autre femme qu'elle n'eût peut-être point triomphé. Aussi bien l'œuvre était compliquée. La France se trouvait alors morcelée en une infinité de seigneuries fort importantes prétendant traiter d'égal à égal avec le souverain. La Champagne aux mains de Thibaut IV formait une vassalité importante par sa puissance. L'Angleterre qui détenait la Normandie constituait pour le royaume une une menace perpétuelle. En Bretagne, Pierre Mauclerc, tournant les yeux vers Henri III, organisait une coalition dans laquelle il eut l'habileté de faire entrer le prince Thi- baut. Blanche avec un courage et un sang-froid suprêmes fit face à ces périls menaçants. La soumission du comte de Champagne commença d'améliorer la position de la royauté. Puis, le 6 mars 1227, Pierre Mauclerc et Hugues de Lusi- gnan, comte de la Marche, ne se sentant pas de force à lutter contre l'armée de Blanche, signèrent à leur tour le traité de Vendôme. En même temps l'Angleterre demanda et obtint une trêve. La place me manque pour énumérer par le menu tous les actes de Blanche pendant sa régence. Je me contente à cet égard, de renvoyer les lecteurs aux chapitres dans lesquels M. Berger parle de la guerre du Languedoc qui devait se