Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     A LYON AU XVe SIECLE                      125

Des lettres de Louis XI du 4 avril 1480 ont astreint
les étrangers au paiement des mêmes « aides sub-
cides tailles empruntz » que les autres habitants (22).
   Quoiqu'il y ait eu dans les premiers temps à Lyon
quelques imprimeurs franç.iis, on regardait ceux qui
exerçaient l'art de l'imprimerie comme Allemands. On
en trouve la preuve dans plusieurs délibérations consu-
laires. Nous en donnons un exemple.
     Le Consulat avait été informé, dans les derniers jours
de décembre 1492, que Maximilien I er , alors roi des
Romains, marchant sur Lyon, était proche de Gray avec
son armée ; il prit des mesures pour assurer la garde et
la sûreté de la ville. Dans une assemblée tenue le
 I er janvier 1493, où se trouvaient réunis, en raison de
la gravité des circonstances, les conseillers « vieulx et
nouveaux » et nombre de notables, il fut décidé « de
donner ordre à la garde de ladicte ville tant guet,
escharguet, gardes des portes escoutes que autres, et
faire mectre hors ladicte ville les estrangiers mesmement
les imprimeurs non mariez ne acasez en ladicte ville
comme allemans et autres de pays suspectz, on leur
deffendra non pourter bastons (23) ne harnoyz... (24). »
  On s'est demandé si les imprimeurs qui, suivant
quelques érudits, auraient été le plus souvent ambulants
dans les premiers temps n'auraient pas été atteints par


   {22) Archives de Lyon, CC 352.
   (23) On désignait, encore au x v siècle, sous le nom de baston
toute arme offensive autre que l'épée (la hache, la vouge, la masse
plommée, la lance, etc.). Les armes à feu, même les petites pièces
d'artillerie, étaient appelées basions à feu.
  (24) Archives de Lyon, BB 20, f° 40 recto.