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A LYON AU XVe SIECLE 121 poinçons et caractères, curieulx de tel trésor, ledit sr Roy auroit mandé aux généraulx de ses monnoyes luy nommer personnes bien entendues à ladicte taille et pour envoyer audit lieu, secrettement soy infformer de ladicte forme et mannière de ladicte invention, entendre, concevoir et apprendre l'art d'icelle. A quoy feust sattisfaict audit sr et par Nicolas Jenson (12) feust entreprins tant ledit voyage que semblablement de parvenir à l'intelligence dudit art et exécution d'icellui audit Royaulme, dont premier a faict debvoir dudit art d'impression audit Royaulme de France (13). » Jenson, qui avait travaillé dans l'atelier de Schoiffer et auquel le nouvel art était devenu familier, alla, au lieu de revenir en France, s'établir à Venise, et, chose étrange, il s'y présenta d'abord comme Allemand (14). Louis XI ne perdait pas de vue l'imprimerie. Il octroya, en février 1474 (1475 nouveau style), des lettres de naturalité aux trois premiers imprimeurs parisiens, « venuz demourer en nostre royaulme puis aucun temps en ça pour l'exercice de leur art et mes- tier de faire livres de plusieurs manières d'escripture en mosle et autrement (15). » Les lettres du 2t avril 1475 ne sont pas moins significatives. Le roi ordonna (12) Nicolas Jenson était maître et tailleur de la monnaie de Tours. (13) Bibliothèque nationale, mss., fonds français, n° 5524, f°« 152 v° et 153 r°. Bibliothèque de la Monnaie de Paris, Figvres des mon- noyes di France de J.-B. Haultin, notes manuscrites, f° clxv. (14) M. A. Claudin incline à penser que Jenson a été amené à Venise par Jean de Spire. (15) Ces lettres ont été publiées par G.-A. Crapelet (Etudes pra- tiques et littéraires sur h typographie, 1837, p. 14 à 16). N » i . — Août 1S9;. 9