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A LYON AU XVe SIECLE 79 flamand, qui demeurait avec l'imprimeur son homo- nyme et qui, après le décès de celui-ci, est resté dans le même logis et a été soumis à la taille à sa place. Ce serait une attachante histoire que celle du pre- mier atelier lyonnais et des travaux qui y furent accomplis dans des circonstances si diverses ; c'est à M. A. Claudin qu'il appartient de l'écrire. C'est aussi à ce critique sagace que revient l'étude de ces impres- sions lyonnaises primitives qui ont éveillé une vive curiosité. Une d'elles se présente dans des conditions singu- lières, dans des conditions telles que son exécution paraît antérieure à celle du Compendium. Ce livre n'a pas de titre, et on lit sur le feuillet de garde cette simple mention : La bible en franchis (57). Pas de colophon. Les caractères gothiques sont bien formés et nets, ils appartiennent à des fontes de Guillaume Le Roy, à celles qui ont servi à l'impression du Livre nommé les merveilles du monde et du Miroir de vie humaine (Lyon, Barthélémy Buyer, 8 juillet 1477). Les lettres majuscules se trouvent dans la Légende dorée de Barthélémy Buyer (Lyon, 18 avril 1476). L'impression est assez bonne, quoiqu'elle soit moins régulière et quoique les caractères soient moins serrés que dans les plus anciens ouvrages de Le Roy (58). En somme, cette bible a toute l'apparence d'une (57) Cette bible est dans la bibliothèque de M. Julien Baudrier à Lyon. Un autre exemplaire appartenait au marquis de Lagarde et a figuré à la vente faite après le décès de cet amateur. (58) Le papier vergé a plusieurs filigranes différents, tous lyonnais : une main étendue avec une étoile, une tête de bœuf couronnée, une petite tête de bœuf avec une sorte d'étoile, etc.