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                           EN BEAUJOLAIS                             2^

   Des blocs de rochers, détachés de la montagne d'Avenas,
auraient cheminé avec ce glacier, qui, pendant un temps
d'arrêt, les aurait déposés sur la colline de Durette, en
forme de vaste moraine frontale, transversale à la vallée et
tout entière sur la rive gauche de l'Ardière.
   La formation du glacier lui-même s'expliquerait par
l'abaissement considérable de la température moyenne du
pays, produit par le voisinage des glaciers quaternaires
Alpins, dont l'extension jusqu'aux régions actuelles de
Bourg, Trévoux, Lyon et Vienne semble aujourd'hui géné-
ralement admise.
   Par suite de cet abaissement de température et de l'hu-
midité des saisons estivales, les neiges durent s'accumuler
dans le bassin ou cirque de Beaujeu, se transformer en
névés, puis en glaces et s'écouler sous la forme de glacier
jusqu'à leur épanouissement dans la plaine, au débouché
de la vallée.
   Du reste les blocs erratiques de Durette, auxquels le
château de La Pierre doit très probablement son nom,
tendent de plus en plus à disparaître. Les habitants du
pays, que ces blocs gênent dans leurs travaux agricoles, les
brisent ou les enfouissent profondément dans le sol. Bien-
tôt, peut-être, cette curiosité de la nature aura cessé
d'exister (25).

glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône,
2 vol. Lyon, imp. Pitrat aîné, 1879-1880.
   D'après les mêmes auteurs, un autre glacier de moindre importance,
venant se réunir à celui de la vallée d'Ardière au lieu des Samsons,
aurait existé dans la vallée de Quincié.
   (25) Un de ces blocs, creusé à l'intérieur et d'un volume assez
considérable, est conservé dans la propriété Mazeirat, qui occupe le
sommet de la colline. On croit qu'il était placé autrefois dans l'église
de Durette, où il servait de bénitier.