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EN BEAUJOLAIS II Vient ensuite le pape Innocent II, qui profite de son pas- sage à Beaujeu, le 13 février 1129, en se rendant à Cluny, pour consacrer l'église paroissiale de Saint Nicolas, fondée également par un descendant de ces premiers sires. Entouré des archers de sa garde écossaise, le roi Louis XI suit à son tour le vieux chemin, le mercredi 10 avril 1482, lors de sa venue à Beaujeu pour y voir sa fille Anne, après un pèlerinage à Saint-Claude (9) (E). Et pendant la durée du Moyen Age, au temps des chevauchées guerrières, que de fois les sires de Beaujeu le parcourent en brillant équipage, à leur départ pour les Croi- sades, les courses contre les Anglais ou le service des rois de France! Il est vrai que souvent aussi le vieux chemin ne les voit pas au retour. Seuls les écuyers rentrent tristement au manoir, où les attendent une châtelaine en deuil et un nouveau sire au berceau. En passant à Belleville, ils ont déposé au tombeau des ancêtres, dans l'église de l'abbaye, le corps de leur vaillant maître tombé en pays lointain. L'histoire nous apprend en effet que de 1216 à 1390 qua- torze sires ou seigneurs de Beaujeu succombèrent de la sorte loin de leur patrie, tués à l'ennemi ou morts en servant la France ( r o ) . Dans un autre ordre d'idées, rappelons encore ces longues files de mulets pesamment chargés, sillonnant chaque jour, depuis les temps les plus reculés, le chemin de Beaujeu, pour transborder de la Saône à la Loire les (g) V. 'Notice sur le canton de Beaujeu, par Cochard, d'après les notes de M. d'Aigueperse, insérée aux Archives historiques et statistiques du département du Rhône, Toine XII, f°s 92, 96, 98. (10) V. Les Sires de Beaujeu, étude par E. L., publiée dans la Revue du Lyonnais, n° d'octobre 1894, f° 298.