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 356              L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE

tion jusque dans la légende populaire. De là un luxe-
prodigieux, dont le mobilier, conservé jusqu'à nos jours,
vient nous donner aujourd'hui une idée saisissante.
   Quant à notre école lyonnaise, elle se distingue par le
goût parfait de l'ensemble, l'habileté du dessin, la so-
briété des détails, le fini des sculptures en bas-relief
des vantaux et des cariatides qui ornent généralement
les buffets et les armoires de cette époque. Tout en
s'inspirant de l'art italien, nos artistes lyonnais sem-
blent avoir évité avec soin de copier cette exubérance
d'ornements d'un goût douteux, qui caractérise trop
souvent l'ébénisterie italienne. Encore moins ont-ils
imité les formes parfois étranges des œuvres allemandes
de la même époque.
   Nos ébénistes contemporains feront bien, assurément,
d'étudier ces oeuvres de leurs devanciers. On ne peut
guère faire mieux, et cela ne saurait nous surprendre
quand on saura que souvent le dessin de ces meubles fut
fourni aux ouvriers sur bois du xvie et du xvir6 siècle,
par des artistes éminents, parmi lesquels il me suffira
de citer notre célèbre architecte, Ducerceau.

   V. LA CÉRAMIQUE. — Des meubles à l'examen des pro-
 duits de l'art céramique, la transition est toute naturelle.
 Ces produits qui s'étalaient autrefois dans les vieux
 dressoirs de chêne sculpté, ne formaient-ils pas le com-
plément du mobilier de nos pères ?
   Aujourd'hui, après une indifférence qui n'a duré
guère plus d'un demi-siècle, nos vieilles faïences ont
repris une faveur qa'elles méritaient à juste titre. Tous
nos amateurs possèdent quelques objets de cette branche
de l'industrie française, qui compta certainement de
longs jours de succès et de prospérité véritables. C'est