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MINIMES 233
chasse de l'asile qu'il occupe aujourd'hui, parce qu'il l'a
trouvé sans maître ? Il n'en réclama plus du reste ia
possession ; en échange de ses droits,qu'il pourrait faire
valoir, qu'on lui accorde seulement la permission de
célébrer encore quelque temps l'office divin dans l'église
du monastère, il se retirera ensuite de plein gré.
Le maréchal de Vieilleville ne repoussa pas cette
demande et par une ordonnance, qui fut rendue deux
jours après la précédente, il recula de six mois le terme
qu'il avait d'abord fixé.
« Sera loysible, dit-il, auxdicts obéancier, chanoines et
« chapitre par eulx et aultres habitués de leur Eglise cellébrer
« et faire cellébrer leur service divin accoutumé en l'église
« des Minimes jusqu'à la feste de Saint-Jean-Baptisté pro-
« chain venant, pendant lequel temps ils pourront faire
« rebastir leur Eglise, ou s'accomoder ailleurs ; ce qui leur
« est enjoinct faire et moyennant ce seront tenus donner aux
« Minimes par chacun jour jusqu'au terme de Saint-Jean
« deux livraisons ou prébendes de pain et vin, telles que
« chacun des chanoines a accoutumé les percevoir et pren-
« dre et Je dict délay passé pouvoir les dicts frères Mini-
« mes fermer aux dicts de Saint-Just la porte de leur Eglise.
« Le tout par provision et sans préjudice de tous les droits
« respectivement prétendus.
7 Janvier 1563.
Signé de VIEILLEVILLE. (I)
Voilà donc les Minimes obligés de subir la location
forcée de leur maison et d'ajourner leur espérance d'y
rentrer. Un an après, l'état des choses n'avait pas chan-
gé. Les chanoines, oubliant qu'ils n'étaient que les
hôtes des religieux, avaient refusé de céder à toutes les
(1) idem.