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122 CAILHAVA n ' é t a i t pas sorti de son caractère en laissant a g i r sa g é - nérosité. L E LIVRE DES CONNOILLES. (A la fin) : Cy finissent les é v a n - giles des Connoilles, lesquelles traictent de plusieurs choses ioyeuses. Sans nom de ville ni d'imprimeur, mais sortant certainement des presses lyonnaises ; sans date. P e t . in-4, g o t h . d e 38 feuillets non chiffrés, de 23 lignes à la page pleine, s i g n . a-eiij. mar. v. tr. d.. doublé de mar. rouge. (Duru)- Bel exemplaire d'une de ces facéties auxquelles les bibliophiles funt la chasse avec tant d'ardeur. Techener s'extasie sur ce trésor, un des plus précieux de la bibliothèque Cailhava. C'est un de ces livres qui ont tout : rareté, élégance, gaieté gauloisa et mordante ; il n'est pas de chef-d'œuvre qui vaille ces curiosités. « Cette édition, dit-il, doit être l'une des premières de ce livre précieux et que je ne trouve indiquée nulle part, les diverses éditions citées par M. Brunet étant certainement toutes différentes de celle-ci. Il serait donc superflu d'insister sur sa rareté, qui n'a pas besoin d'être démontrée. Elle paraît bien être le produit des presses lyon- naises. L'exemplaire est dans un parfait état de conservation inté- rieure; son extérieur, grâce anx soins d'un relieur plein de goût, et rempli d'habileté, ne laisse rien à désirer du côté de l'élégance. « Cet Evangile des Connoilles, le plus ancien peut-être de tous nos livres facétieux, est, sans contredit, une des productions les plus anciennes et des plus piquantes de ce vieil esprit français qui savait si bien alors, comme il fait encore quelquefois aujourd'hui, allier toutes les apparences de la naïreté et de la bonhomie à la finesse la plus spirituelle et la plus malicieuse. A ce titre, ce livret, célèbre sur- tout par son excessive rareté, mérite encore d'être recherché, d'être étudié comme un monument précieux de l'histoire des mœurs de l'époque à laquelle il a été composé. » On voit avec quel lyrisme Techener parle de ce volume hors ligne et avec quel soin il en chauffe la vente. A cette description séduisan- te, les bibliophiles européens ont dû tressaillir. Vendu650 francs. Et pourquoi, dans cette immensité de livres précieux, avons-nous choisi ceux que nous avons cités ? nous ne sa- vons. Nous avons pris un peu" au hasard, imitant en cela, dans son ignorance et sa convoitise embarrassée, Aladin