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LE LAC DE PALADRU 431 Je poussejusqu'à Virieu, chef-lieu de canton, pays de ressources; on m'adresse au Commissionnaire de la gare, homme serviable et intelligent. Le Commissionnaire attelle à son char suisse un excellent petit cheval entier, et, précédés de Turc, nous roulons de la gare au village, où nous arrivons à fond de train. L'église de Virieu était romane sans doute, car c'est dans ce style roman, si à la mode aujourd'hui, qu'un archi- tecte de Grenoble vient de la reconstruire en utilisant son beau clocher et son portail, seule partie conservée de l'ancien monument. Nous voyons plusieurs habitations particulières, villas ou maisons bourgeoises , dont quelques-unes aménagées avec luxe et confort. Nous passons sous les murs du magnifique château féodal, propriété de M. le marquis de Virieu. C'est un des plus beaux du Dauphiné. Du haut de son piédestal de verdure, il domine la vallée, mais il n'en est plus que le principal ornement. Un chemin à lacets nous permet d'escalader la mon- tagne et nous fait jouir, à chaque contour, de points de vue délicieux. Nous arrivons sur un plateau à l'aspect assez monotone; nous descendons vers le Pin et nous apercevons le lac. Nous nous gardons bien d'y courir ; nous le réservons pour la bonne bouche. Le Pin est un village de 800 âmes, aisé, entouré de grands noyers, et dont les habitants nous paraissent posséder le rare privilège d'être restés bienveillants et polis. Le clocher est antique et s'élève, calme et solide, fort au-dessus de la petite église. Nous suivons un chemin ombragé comme celui d'un parc anglais, mais bientôt nous nous trouvons en présence d'une côte caillouteuse et pelée. Nous contemplons avec \