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SALON DE 1 8 7 7 IM turelle et imposante ; mais en regardant de près, on s'aper- çoit que toute cette colonne n'a pas l'air de marcher. Quant aux-soldats du second, dans VArrivée d'un pigeon, par exemple, chacun d'eux sait qu'il est un héros et chacun pose devant l'histoire. Mais l'histoire n'acceptera point ces pan- tomimes qui ne sont que la grimace du courage „ Pour en finir avec les grandes toiles et avec les défilés, n'oublions pas les scènes mauresques de M. Chataud et la Caravane algérienne de M. Huguet. La Veuve du comte Lamoral d'Egmont, de M. Vander-Ouderaa, faible dans cer- taines "parties, est- néanmoins une peinture sérieuse et tra- vaillée. Arrivons maintenant à M. de La Brély. Tandis qu'il repro- duit sans cesse son joli motif du tête-à -tête sous bois, toujours gracieux et délicat, cet artiste obtient d'autres suc- cès fort mérités. L'Intérieur de cuisine, défectueux au point de vue de la composition par l'excès des détails, est remar- quable par le fini et la sincérité de l'exécution. D'ailleurs, rien de commun ni de trivial, ce que l'on ne peut pas dire des intérieurs de M. Bail. Ce dernier exagère l'intensité des couleurs et des contours. Dans son Capot, la tête du vieux versant à boire est parfaite de vérité. Voyez encore les Schlitteurs des Vosges, de M. Devilly, œuvre de caractère, malgré tout, et la Chasse au Faucon dans les plaines d'Alfa, par M. Emile Regnault, un jurassien, élève de M. Pasini. IV Des talents arrivés comme ceux de M. Ponthus-Cinier et de M. Lortet ne se discutent plus aujourd'hui. L'un étonne toujours par la facilité de son pinceau et la quantité de ses productions ; ses Vues de Rome, de Florence ou de Venise sont admirables de clarté et de délicatesse. L'autre, M. Lortet, excelle à rendre les sommets neigeux