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304 MADELEINE d'un autre nom.....Il l'aimait cette pauvre fille, il le sentait... et il ne concevait pas qu'il fût resté si longtemps sans s'en apercevoir. Aussi, lui également, trouva que le temps s'écoulait bien lentement, car, toujours prompt à prendre un parti, il avait déjà résolu de tout avouer, sans délai, à celle dont il se promettait de faire le bonheur. Ainsi décidé à sortir à tout prix d'une position si per- plexe, Albert se présenta de bonne heure, le lendemain, dans la famille Verneuil ; et comme, selon lui, il était préférable d'aller droit au but en cette circonstance, ce fut presque immédiatement et sans préambule qu'il dit à la jeune fille : — Madeleine, voulez-vous être ma femme ? La foudre tombant aux pieds de Madeleine, n'eût pas produit plus d'effet sur elle que n'en produisirent les paroles de M. Dupart. A l'instant, des larmes jaillirent de ses yeux ; son regard, à travers ce voile humide, étincela; son sang précipita son cours ; ses joues se couvrirent des plus éclatantes couleurs ; sa poitrine se souleva, livrant à peine passage à sa respiration oppressée ; son cœur bondit avec violence. Au bout de quelques secondes, elle passa la main sur son front. — « Non, ce n'est pas possible... » — murmura-t-elle, se parlant à elle-même. — Je vous en prie, Madeleine, laissez-moi espérer ! — reprit M. Dupart d'une voix anxieuse. — Sa femme ! — fit-elle avec une sorte d'extase, — moi, sa femme ! ! Et se précipitant vers le fauteuil de sa mère : — Ma mère, entendez-vous? M. Dupart me demande d'être sa femme !