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LE QUARTIER DES GP.ANDS-CAPUCINS, 181 La maison Mascrani a subi un changement complet, et a perdu son ancien aspect, à la suite d'une restauration opérée, il y a quelques années -, mais j'en ai un dessin dans son premier état. Dans la première moitié du xvn e siècle, l'église de Saint- Laurent, parallèle à celle de Saint-Paul, étair, par suite de sa vétusté menacée d'une ruine complète, tellement que l'adminis- tration da la ville en ordonna la démolition. Le Chapitre de Saint-Paul en désirait la reconstruction; mais sa situation fi- nancière ne lui permettait pas d'entreprendre ce travail. On s'a- dressa donc à la bienfaisance des paroissiens, et ce fut alors, en 1<>39, que les quatre frères Mascrani, habitants du quartier, se chargèrent généreusement de cette entreprise. Un contrat fut passé entre les intéressés, et il fut convenu que les sieurs Mas- crani fourniraient la somme de 9,000 livres pour cette réédifi- cationjque la chapelle de Saint-Claude, dans l'intérieur de cette église, resterait leur propriété, et qu'ils pourraient appo- ser leurs armes dedans et dehors de ladite église. Les Mascrani, qui s'étaient engagés à payer 9,000 livres, en dépensèrent 30,000. (Saint-Aubin, II, p. 353.) Celte famille ne florissait pas seulement dans le quartier Saint-Paul, carSpon nous apprend qu'elle possédait « une belle « maison rouge à Bellecour, où le roi se logea, quand il fut à « Lyon, en lfiS9 (1). » (Recherches des antiq. VIII.) Cette pos- session provint probablement des alliances qui eurent lieu entre les Mascrani et les Pianelli de la Valette. Je lis dans l'Inventaire des archives communales, par M. Holle, à la date de 1701, que la slatue équestre de Louis XIV fut déposée, à son arrivée à Lyon, « dans la cour de M. Mascrani, dont l'hôtel appelé la « Maison Rouge était située sur la place Bellecour. » Paul Mascrani, prévôt des marchands en 1667, eut une fille mariée à (1) Cette maison, connue sous le nom d'hôtel de la Valette ou de Malle, démolie en 1865, était d'un style que l'on peut rapporter à Louis XII!. Cette épithète de rouge provenait peut-être de ce qu'on lui avait donné, en la peignant, l'a»pect des constructions en briques rouges, qui étaient très-usitées an commencement, du xvn* siècle.