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426               NOTICE SUR FRANÇOIS DE ROHAN.

dérable qu'ils se trouvaient sans cesse sur le passage des
princes (1) et des prélats qui étaient venus à cause du concile.
   L'assemblée du Clergé n'eut d'autre résultat que d'approuver
la guerre contre Jules II, ce qui avait déjà été fait à Tours.
   Pendant ces entrefaites, le duc Charles de Savoie qui était
venu à Lyon avec la Cour, voulut être reçu chanoine-comte de
l'église de Lyon, et il le fut, après avoir fait sa preuve de no-
blesse en sa qualité de seigneur du marquisat de Villars. Le sa-
medi 30 août 1511, le Chapitre vint le prendre processionnel-
lement à la grande porte de l'église de Saint-Jean où, après
l'avoir revêtu d'un surplis et d'une chappe, l'archidiacre et le
précenteur le conduisirent au maître-autel en chantant le Te
Deum. Le duc y fit sa prière et son offrande en présence de plu-
sieurs grands seigneurs de sa cour et de celle de France.
   Vers ce même temps, M. de Rohan, ayant voulu faire la visite
du monastère delà Déserte, l'abbesse (2) et ses religieuses se
dirent de l'ordre de Saint-François, et, comme telles, exemptes
de la juridiction épiscopale. Les religieux de Saint-François
s'étant présentés pour faire la visite, elles répondirent qu'elles
étaient de l'ordre de Saint-Benoît, et sous l'Ordinaire qui les
obligea enfin à le reconnaître pour leur supérieur.
   M. de Rohan eut aussi maille à partir avec Antoinette d'Ar-
magnac , abbesse de Saint-Pierre. La clôture n'était plus obser-
vée dans son monastère et de graves désordres s'y étaient in-
troduits. Afin de ramener les religieuses à une vie plus régu-
lière, il leur défendit d'assister aux processions et de sortir de
leur couvent sous peine d'encourir les censures ecclésiastiques.
L'abbesse et ses nonnains soutenaient qu'elles étaient exemptes
   (1) Huit princes de la maison de Savoie figurent sur la liste des comtes de
Lyon, savoir: Philippe, reçu en 1244; Pierre, en 1296 ; Aymon, en 1307;
Thomas, en 1318 ; Amédée, en 1339 ; Charlesl, en 1288, et Charles III, en
1511.
   (2) Le P. Ménestrier, qui nous a conservé cette anecdote, nomme l'ab-
besse Antoinette de Saiut-Amand de JFoncraine ; je ferai observer que, s'il
faut s'en rapporter aux auteurs du Gullia christiana, IV, 147, celle dame
ne parvint il la dignité d'abbesse qu'en 1521,