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AUX VIEUX TILLEULS DE BELLECOUR. De vos rameaux peut-être on a tressé Mainte couronne à ce héros passé. Vous avez vu sous vos voûtes serrées Se promener deux siècles tour à tour, Galants Cadets et Marquises poudrées Aux nuits d'été confier leur amour. Que de secrets, d'ineffables murmures Ont écoutés vos discrètes verdures ! Si les Tilleuls parlaient... ; mais non, chassez Au vent d'oubli tous ces amours passés. Redites-nous plutôt les rêveries Que le génie à vos pieds abrita. Coustou jadis ouït vos harmonies Et de Saint-Preux Jean-Jacque y médita, Oh ! parmi vous si les âmes choisies Laissaient errer dans l'air leurs fantaisies, Recueillez-les et dans nos cœurs versez Leur douce extase et leurs rêves passés ! Du sage Ampère et du rêveur Ballanche N'avez-vous pas reposé l'œil serein ? N'avez-vous pas à Boissieu dans la branche Dit des secrets qu'a surpris son burin ? La belle enfant qui dans vos avenues Se sent rougir à des brises émues, C'est Récamier dont vous avez bercé L'aube naissante et le règne passé. Vous protégiez un sol plein de mystère ; Là , le Druide allait cueillir le gui;