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TABLEAU
LA LITTÉRATURE DU NORD AU MOYEN AGE
EN ALLEMAGNE, EN ANGLETERRE, EN SARDAIGNE
ET EN SLAVONIE,
PAR F.-G. EICIIHOFF.
Dans les âges reculés, aux confins de la barbarie, chaque
peuple avait un orgueil aveugle de lui-même, et se disait
autochtone. Par là , les hommes, épris d'amour pour la grande
mère, qui donne la vie à tous les êtres, suivant l'expression
des anciens poètes grecs, ne faisaient preuve de parenté qu'a-
vec le ver de terre. Combien est plus haute, plus fertile l'idée
sublime de la fraternité humaine fondée sur une généalogie
divine, sur la participation a l'essence même de Dieu. Notre
temps, résultat de l'élaboration successive des siècles, a dé-
gagé de l'antique chaos ce principe sacré, tendant désormais
à l'association universelle des peuples, principe tutélaire, qui
surnage comme une arche providentielle sur les eaux des
déluges. Aussi, n'y eut-il jamais un intérêt plus profond,
plus vif pour l'homme individuel que de donner le vol à son