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489 la manière la plus formelle à ces inquiétantes promenades militaires. Les officiers municipaux ne répondant pas nette- ment, Guillin , en colère, ferme brusquement le guichet, et il se retire dans ses appartements en proférant quelques in- jures. Voyant alors qu'on prend des dispositions pour entrer chez lui bon gré malgré, il paraît à l'une de ses fenêtres, armé d'un fusil à deux coups, et il les tire au hasard. La garde nationale, ainsi provoquée, riposte par un feu roulant, quelques individus courent au clocher de la paroisse , et le tocsin se fait entendre. Mrac Guillin, toute effrayée, descend, accompagnée de sa belle-sœur, sur la terrasse du château; elle s'adresse à la garde nationale, elle essaie d'excuser l'emportement de son mari, et promet, en son nom, que la perquisition sera souf- ferte. Après une heure d'attente , pendant laquelle arrivait, au bruit du tocsin qui sonnait dans tous les environs, une immense foule d'individus, hommes, femmes, enfants, les uns armés, les autres sans armes, tous étrangers à la paroisse de Poleymieux, et même entièrement inconnus pour la plu- part, la porte s'ouvre .enfin, et les commissaires perquisi- leurs , au nombre de s » , entrent dans le château. Arrivés dans un corridor aboutissant à la chambre à coucher de Guillin Dumontet, ils aperçoivent un fusil à deux coups , chargé, et ils en jettent l'amorce. On les conduit ensuite dans un petit cabinet, où ils trouvent deux fusils neufs à deux coups, une gibecière^ plusieurs couteaux de chasse, deux fusils de munition avec leurs baïonnettes, deux petits canons ap- pelés Gueulards et servant dans les fêtes et les réjouissan- ces du château, deux petits barils de poudre à tirer , un petit baril de pierres à fusil, quelques balles en plomb récemment fondues, quelques flèches indiennes que Guillin avait rapportées de ses voyages d'outremer et qu'il conser- vait par curiosité , enfin un las de bouteilles cassées, tous ob- jets bien propres , comme on voit, à renverser une constitu- tion, à mettre en danger la pairie et la souveraineté du peuple.