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310 Jean Bourgeois fit ses premières éludes à Bourg, perdit son père, à l'âge de 21 ans, prit l'habit des F. Mineurs, au couvent de Dole, en fut profès et se livra immédiatement au ministère de la prédication é van gélique, ministère qu'il remplit avec zèle et succès , pendant quarante ans. Pour l'ordinaire, il montait en chaire, une tête de mort à la main, et parlait avec la véhémence à laquelle préludait un tel appareil. Cho- rier, dans son Histoire du Dauphiné, dit qu'au chapitre gé- néral des Cordeliers, tenu à Grenoble en 1484, ce qui atti- rait le plus les habitants et les gens des villages voisins , c'étaient les discours du Frère Bourgeois. (1) Attaché de cœur à la règle qu'il avait embrassée, son ar- dent prosélytisme fit à l'Observance d'innombrables conquê- tes. Avant d'arriver à Lyon, F. Bourgeois avait fondé, en per- sonne, cinq couvents, savoir: à Cluze,à Moustiers, à Ta- rentaise, à Chambéry, à Pont-de-Vaux. Ces entreprises ne furent pas menées à fin sans de nombreuses contradictions, néanmoins comme « la détermination de Dieu peut estre op- « pugnée,mais non pasimpugnée, combattue, mais non « pas vaincue » , il triompha de tous les obstacles. L'érec- tion du dernier établissement éprouvant de grandes difficul- tés, il vint à Paris pour les faire lever ; il y réussit. Sur ce grand théâtre, il se livra plus que jamais à son goût pour la chaire, et, de concert avec le P. Jean Tisserand, ils évan- gélisèrent chaque jour, pendant plusieurs années, les di- verses paroisses delà capitale. Quelques auteurs ont écrit qne Charles YIII se l'était at- taché en qualité de prédicateur, de confesseur et de précepteur, (1) Il s'y trouva 500 Religieux, et pourtant « ce qui rendit cette assem- blée célèbre ce furent les sermons de F. Jean Bourgoin (Bourgeois) ,fameux prédicateur. Bourgoin prêcha dans la place publique avec le zèle et la fer- veur d'un apôtre, et tira des larmes des yeux de dix mille personnes que sa réputation avait appellées pour l'ouïr. » Choricr, Hist. gintr. du Dauphiné tome n , pag. 489.