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213 de détails ; il eût fallu, surtout, une autre plume que la mienne. Mais, si vous êtes de ceux qui ont compris l'utilité de rompre , parfois, la monotonie des habitudes trop casa- nières que l'on conserve malheureusement encore, en France, je vous dirai : « Il vous est facile de suppléer à ma descrip- tion ; allez vous-mêmes voir un Tir Fédéral ! » Au mois de juillet p r o c h a i n , il en sera ouvert u n , tout à côté de la fron- tière française, dont vous êtes peu éloignés. C'est à Lau- sanne que sera donné, celte année , le rendez-vous des Cara- biniers suisses. Oh! si vous n'avez pas encore vu les bords du L é m a n , si vous ne vous êtes jamais balancés sur ses vagues transparentes et bleues , allez au prochain Tir. Elle devient chaque jour si belle cette cité de Genève , que traverse le Rhône mille fois plus rapide et plus ravissant à voir dans ces murs qu'à L y o n , où il arrive tout souillé par les eaux bourbeuses de l'Arve et de l'Ain ! Et puis les rives de ce l a c , le plus grand de la Suisse , sont si parées , si pittoresques, si animées! Lausanne, elle aussi, est si bien placée au dessus du port d'Ouchy et des plus jolies villas qui existent!... Un jour où le ciel sera p u r , vous monterez dans la tour du grand temple qui domine Lausanne , et de là , vous verrez le lac dans toute son étendue , Genève à une extrémité , Ville- neuve à l'autre. Si vous regardez à d r o i t e , vous apercevrez la tour de Clarens qui vous rappelera St-Preux et Héloïse, et plus loin , le château de Chillon, dont les cachots, hor- ribles à voir , sont creusés dans le rocher bien au dessous du niveau du lac. Devant vous s'élèveront majestueusement par- dessus les Voirons et les Dents d'Oche , les Géants des Alpes, aux têtes blanches, que font resplendir le soleil, vers lequel ils semblent vouloir encore monter. Et quand le soir viendra, allez à Montbenon, ou si vous n'avez pas besoin de solitude, allez à la promenade nouvelle de Casino , magnifique am- phithéâtre qui domine encore le lac. En face de vous seront les noirs rochers de Mœillerie, autre souvenir de Jean-Jac- ques. Là , vos yeux troviveront trop à v o i r , votre esprit aura