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44 l'économie de sa confection, la facilité de son adaptation à tous les tours actuellement existants; elle le reconnut à la portée de toutes les fileuses, même des plus novices; elle le jugea surtout propre à faire éviter le vitrage, u'est-à -dire le col- lement d'un fil de soie sur un autre fil, avant que ce dernier ait eu le temps de sécher, d'où il résulte que ces deux fils n'en feront qu'un seul, et qu'on est obligé de les casser pour les réunir ensuite par un nœud. De là , perte de temps, dé- chets dans le dévidage de la soie, imperfection dans la fa- brication des étoffes, qui sont inégales et bouchonneuses (chiffonnés). Par le mécanisme Gensoul, on prévient le vitrage, au moyen d'un mouvement brisé qu'on peut considérer comme irré- gulièrement régulier. Un autre avantage de ce mécanisme est de faciliter et d'ob- tenir plus sûrement là double croisade de Vaucanson. On sait que la croisade est une opération par laquelle le brin de soie s'arrondit, se dégage de l'eau dont il est chargé avant de se dévider sur la grande roue. La fileuse, dirigée par le mécanisme Gensoul, fait mieux, plus vite ; le temps est éco- nomisé, et la soie de meilleure qualité. Une pareille machine eût suffi à la réputation d'un méca- nicien moins habile ; M. Ferdinand Gensoul a bien d'autres droits à la reconnaissance éternelle de l'industrie. On lui doit une machine connue, dans le monde industriel, sous le nom d'appareil Gensoul, à vapeur, pour la filature des cocons. C'est un vaste appareil, un atelier tout entier, d'une élé- gante simplicité, dans lequel plus de cinquante bassines peu- vent être chauffées simultanément. Appareil ingénieux, utile dans toutes les filatures, indispensable dans celles qui sont montées sur une grande échelle. Appareil étonnant, qui a opéré une révolution dans la première des ouvraisons de la soie, celle qui influe puissamment sur le succès de toutes les autres.