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351 requiert du commandant de l'artillerie des armes de toute espèce et des munitions; le commandement provisoire des bataillons est donné au Sr Madinier, et l'on forme un co- mité militaire pour tous les détails relatifs aux armes et aux munitions à délivrer. « Le représentant du peuple Moche, accompagné de l'ad- judant général Ledoyen, auquel la Municipalité avait dé- féré le commandement des troupes réunies pour sa défense , se rend sur la place Bellecour ; il harangue les bataillons assemblés et les somme de mettre bas les armes. Pour toute réponse, on conduit le représentant du peuple et l'adjudant général à l'arsenal. Il était un peu plus de midi. Le repré- sentant du peuple cherche à calmer les craintes de l'assemblée; il l'invite à montrer son obéissance à la loi, à s'en rapporter à lui comme à son collègue, resté à l'Hôtel-de-Yille, au- près de la Municipalité, du soin de maintenir la tranquillité publique. « Le président du comité des sections lui répond que les sections ne sont réunies que pour résister à l'oppres- sion , et que la seule mesure à prendre par les représentants du peuple ^ pour dissiper leurs alarmes, c'est de faire reti- rer la force armée rassemblée à l'Hôtel-de-Ville par la Muni- cipalité, et de suspendre de ses fonctions le conseil général de la Commune. « Pendant cette conférence, le bruit du canon se fait en- tendre sur la place des Terreaux. C'est le bataillon de la Pêcherie que la Municipalité fait égorger par la plus lâche des trahisons. « Ce bataillon, se défiant de son commandant Barbier, avait, le matin, choisi pour commandant provisoire un juré peseur de foin , le Sr Dumas, caporal dans le compagnie des grenadiers, et qui sortait du régiment de la Couronne; il se dirigeait, à midi, vers le magasin à poudre, afin d'y renfor- cer le bataillon de la section de St-Vincent qui s'en était em- paré au nom des sections ; il était arrêté sur le quai de