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requiert du commandant de l'artillerie des armes de toute
espèce et des munitions; le commandement provisoire des
bataillons est donné au Sr Madinier, et l'on forme un co-
mité militaire pour tous les détails relatifs aux armes et aux
munitions à délivrer.
   « Le représentant du peuple Moche, accompagné de l'ad-
judant général Ledoyen, auquel la Municipalité avait dé-
féré le commandement des troupes réunies pour sa défense ,
se rend sur la place Bellecour ; il harangue les bataillons
assemblés et les somme de mettre bas les armes. Pour toute
réponse, on conduit le représentant du peuple et l'adjudant
général à l'arsenal. Il était un peu plus de midi. Le repré-
sentant du peuple cherche à calmer les craintes de l'assemblée;
il l'invite à montrer son obéissance à la loi, à s'en rapporter
à lui comme à son collègue, resté à l'Hôtel-de-Yille, au-
près de la Municipalité, du soin de maintenir la tranquillité
publique.
   « Le président du comité des sections lui répond que
les sections ne sont réunies que pour résister à l'oppres-
sion , et que la seule mesure à prendre par les représentants
du peuple ^ pour dissiper leurs alarmes, c'est de faire reti-
rer la force armée rassemblée à l'Hôtel-de-Ville par la Muni-
cipalité, et de suspendre de ses fonctions le conseil général de
la Commune.
    « Pendant cette conférence, le bruit du canon se fait en-
tendre sur la place des Terreaux. C'est le bataillon de la
Pêcherie que la Municipalité fait égorger par la plus lâche
des trahisons.
    « Ce bataillon, se défiant de son commandant Barbier,
 avait, le matin, choisi pour commandant provisoire un juré
peseur de foin , le Sr Dumas, caporal dans le compagnie des
 grenadiers, et qui sortait du régiment de la Couronne; il se
 dirigeait, à midi, vers le magasin à poudre, afin d'y renfor-
 cer le bataillon de la section de St-Vincent qui s'en était em-
 paré au nom des sections ; il était arrêté sur le quai de