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     réaction des événements d'Avril durait encore, M. Monfal-
     con ne craignit pas de publier une histoire de nos désastres :
     l'exposition même des faits , les considérations, les dévelop-
     pements qui l'accompagnèrent, en firent une œuvre de parti:
     en chargeant des hommes qui n'étaient pas jugés, l'auteur
     voulut cependant se montrer généreux ; un sentiment de dé-
     licatesse et de convenance, dit-il, ne lui permit pas de nom-
     mer les acteurs. Mais les articles du journaliste étaient ou-
     bliés., l'histoire des insurrections avait eu le sort que mé.»
     ritent des livres semblables, lorsque M. Monfalcon vient
     nous rappeler ses premiers ouvrages., par son prétendu
      Code moral.
         Dans la première partie, que nous pourrions appeler par-
     tie politique, il tranche sans hésiter une série de questions sur
     lesquelles les Say, les Chevalier, n'osent encore se pronon-
     cer : l'appréciation exacte des causes de la misère de l'ou-
     vrier n'est pas plus difficile pour lui que la répartition des
     salaires.
         Si, comme on l'a dit avec raison, rien n'est nouveau en
     morale, c'est surtout de la lecture du Code des ouvriers, que
     cette vérité ressort. Pour qu'un livre parvienne à sa, destina-
     tion , le titre ne suffit pas : écrit pour la classe ouvrière, il
     fant qu'il se recommande à elle, par quelques-unes des qua-
     lités que le peuple sait apprécier.
         M. Monfalcon, sûr de n'être contredit par personne, pou-
     vait établir, sans donner les preuves, que la classe ouvrière
     est moins malheureuse aujourd'hui qu'autrefois. L'histoire
     était là pour les hommes instruits ; les seuls récits ou les
     souvenirs de leurs pères suffisaient pour les pauvres ouvriers ;
     mais riche d'érudition , il remonte à Sparte, Athènes et Rome ;
     il cite Xénophon et Diophante , traverse l'empire romain et
     le moyen-âge, parle des Ilotes et des esclaves, pour faire un
     certain nombre de pages sur un sujet évident pour tous ; puis,
     arrivant à l'époque actuelle, l'auteur qui a beaucoup vécu, dit-
     il, au milieu des ateliers, chose dont nous ne nous serions jamais




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