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490 Les commissaires perquisiteurs se disposaient à continuer, quand une voix du dehors leur crie qu'ils ne sont pas en nombre suffisant pour faire leurs recherches en s û r e t é , que Guillin a peut-être du monde caché dans le château., et qu'ils courent le risque d'être égorgés. Nous voulons entrer, s'écrient alors plusieurs autres voix, ouvrez-nous la porte? Guillin Du- monlet se montre à l'une des fenêtres, entre le maire et un officier municipal. Que voulez-vous, dit-il à la foule? Vous voir, entrer, lui répond-on. Vous n'avez pas besoin de me voir, reprend durement Guillin, retirez-vous, ou je vais à l'instant faire jouer une machine qui vous accablera sous une grêle de pierres. À peine a-t-il prononcé ces paroles, qu'il est couche en joue par une vingtaine de personnes : on demande sa tête, et même celle des commissaires, que l'on soupçonne avoir reçu de l'argent pour favoriser son évasion. Guillin , furieux , monte à l'une des tours de son château., et de là il fait un feu si continu sur la m u l t i t u d e , que près de vingt personnes sont mises hors de combat. Les assail- lants , transportés de r a g e , font alors tomber sous leurs coups les portes du château ; ils se précipitent en foule dans l'intérieur, d é v a s t a n t , brisant tout ce qu'ils trouvent sur leur passage ; ils enfoncent les portes des caves et se gorgent de vins et de liqueurs. Les commissaires montent à la tour, non pas pour s'emparer de Guillin et le livrer, mais pour !e sauver. Guillin, armé d'un fusil et d'une paire de pistolets^ veut toujours combattre. Les commissaires l'entourent et cherchent à s'interposer entre le peuple et lui. Plusieurs gar- des nationaux, le regardant comme p e r d u , demandent qu'il lui soit fait grâce. Non, non, s'écrient quelques voix, c'est le général des contre-révolutionnaires. Si nous le manquons au- jourd'hui, il ne nous manquera pas demain; c'est un homme accoutumé à tuer. Point de grâce (1).' (!) Quels pouvaient être ces gens qui vociféraient ainsi ? Ou prétend qu'ils étaient venus d'un îles faubourgs le Lyon les pins rapprochés fin lieu de la scène.